
BEAUVIEUX Fleur
Post-doctorante du programme CoMeSCov (ANR-REACTing/LPED-CNE), historienne
Parcours
Doctorat en histoire, Expériences ordinaires de la peste. La société marseillaise en temps d’épidémie (1720-1724), 2017, EHESS pôle Marseille, sous la direction de Jean Boutier.
Formation
2010 : Master Recherches Comparatives en Anthropologie, Histoire et Sociologie ; EHESS pôle Marseille.
Expériences professionnelles antérieures
Fellowship à la Edward Worth Library, Dublin (2019) : Women, the female body and emotions in the time of epidemics (17c-18c).
Thèmes de recherche (Mots clés)
Épidémies, histoire sociale, ville, résistances populaires, genre, vulnérabilités.
Pays d’étude
France, pays anglo-saxon, Méditerranée.
Principales questions de recherche
• L’histoire sociale des épidémies
Mes recherches doctorales, qui ont débuté au moment de l’épidémie H1N1, ont porté sur la vie ordinaire des Marseillais et Marseillaises pendant et juste après la peste de 1720-1722. Il ne s’agissait pas seulement de documenter l’épidémie de 1720 ou les attitudes des contemporains face à la mort, mais également la façon dont les hommes vivent en « temps de peste ». Ainsi, mener une réflexion sur le pouvoir urbain et la façon dont il instaurait un ordre dans la ville ; étudier la construction de différents lieux clos en temps d’épidémie ; et enfin proposer une history from below à partir de l’étude des procédures judiciaires de la période, permettant une approche de l’ordinaire des relations sociales pendant la contagion. Je poursuis ces questions sur d’autres épidémies à d’autres périodes (syphilis, covid-19).
• Les différents espaces de la ville
Le contrôle des corps en situation épidémique pose la question des transformations socio-spatiales induites par la mise en quarantaine de la cité, pour gérer les différents espaces et la propagation de la maladie. On note par exemple pendant la période de la peste une restructuration de l’espace urbain et une modification de l’espace vécu par les habitants (fermeture des lieux publics, mise en place de frontières intra et extra-urbaines, transformations de l’usage des rues, places et quartiers). Cette thématique peut être le point de départ pour aborder plus largement la question des crises sanitaires et leur impact dans les cités touchées, ainsi que les différentes réactions des populations face aux risques, ou de façon plus générale l’hospitalité et l’inhospitalité des lieux dans lesquels nous sommes amenés à vivre et habiter. Rejeter l’espace comme abstraction, donnée physique ou simple décor, et le voir comme une production, une construction sociale et un moyen de contrôle voire de domination permet de faire rejaillir les pratiques spatiales des acteurs.
• Les vulnérabilités et les femmes
Mes premiers terrains en socio-anthropologie m’ont amené à étudier les différentes vulnérabilités urbaines. Formée aux techniques des sciences sociales (entretiens, ballade urbaine, photographie, croquis de terrain), j’ai mené des travaux avec des collègues sociologues et anthropologues, notamment dans le cadre d’enseignements dispensés dans plusieurs institutions. Les femmes et le genre sont des axes transversaux qui ont émergé, en lien tout d’abord avec mes préoccupations de recherche historiques sur le caractère sexué de la transmission des maladies. La situation d’enfermement induite par les épidémies (quarantaine, confinement) contribue ensuite à construire de nouvelles vulnérabilités, qui subissent des mesures sanitaires en plus des processus de mise à l’écart ordinaires, et qu’il convient d’interroger.
Programme de recherche actuel
CoMeSCov : « Confinement et mesures sanitaires visant à limiter la transmission du Covid 19. Expériences sociales en temps de pandémie en France, en Italie et aux États-Unis » (2020-2022)
Enseignements
Chargée d’enseignement à l’École nationale d’architecture de Marseille (depuis 2017) ; Intervenante dans le stage de Muséologie entre le Mucem et l’École du Louvre, Soigner la ville (2019) ; Intervenante à l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI), Centre gérontologique départemental, Marseille (2017) ; ATER en histoire moderne, Aix-Marseille Université (2015-2016) ; Intervenante pour le volet histoire de l’enquête collective destinée aux Master 1 mention RCHAS, EHESS pôle Marseille (2013 et 2015) ; Intervenante pour l’atelier Cultures en mouvement, Centre pénitentiaire des Baumettes, Marseille (2013 et 2014) ; Chargée d’enseignement pour le séminaire Les écritures en sciences sociales, destiné aux Master 2 mention RCHAS, EHESS pôle Marseille (2012 et 2013).